Une lueur d’espoir
Tout bascula le 7 août 1747. C’était bientôt la fin de la journée, ils n’étaient plus que 3 dans la galerie où Miguel se trouvait. Les derniers wagonnets allaient bientôt partir. Miguel se trouvait au fin fond de la mine lorsqu’il tomba sur une pépite d’or de la taille de son poing… Malgré le peu de lumière qu’il y avait, son visage fut illuminé par l’éclat de la pépite qu’il venait de trouver. Il regarda autour de lui et vit les herscheurs commencer à tirer les berlines vers l’extérieur. C’était maintenant ou jamais…
Le wagonnet de la liberté
Ni une ni deux, Miguel sauta dans l’une d’entre elles sans se faire repérer, se recouvrit de terre et referma le capot au-dessus de sa tête. En apnée au fond de la berline, la pépite entre ses mains, il pria de toutes ses forces pour ne pas se faire remarquer sinon il savait ce qui l’attendait…
Heureusement la nuit tomba dehors lorsque Miguel releva le capot du wagonnet d’un coup sec, s’en extirpa avec son trésor dans le creux de son bras et partit en courant le plus vite possible. Les deux herscheurs se retournèrent, mais ne réagirent même pas, car ils étaient tous dans le même cas, coincés ici, soumis aux deux tyrans Francisco et Carlos. Ils le regardèrent alors s’enfuir dans la nuit noire et entendirent un bruit sourd détonné dans la vallée.
Le courageux disparu
Le lendemain matin, Miguel manqua à l’appel, les deux herscheurs restèrent muets, se disant qu’ils n’auraient jamais eu le courage que ce brave garçon a eu de prendre son destin en main. Personne ne savait ce qu’il était devenu, mort ou vivant, on ne sut jamais ce qui lui était arrivé…
Une chose était sûre, sa famille ne le revit plus jamais.
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La nouvelle se répandit vite, Francisco et Carlos promirent à ceux qui venaient travailler pour eux d’être généreusement récompensés. Un grand nombre de personnes affluèrent, certains faisaient des heures de route pour pouvoir venir à la mine et espérer repartir avec un peu d’or. Mais les travailleurs allaient vite déchanter. Francisco et Carlos les faisaient travailler jour et nuit, et les mois passèrent sans qu’ils ne reçoivent la moindre récompense, ou alors à peine ce qu’il fallait pour nourrir leur famille. Ceux qui purent partir, le firent. Mais certains avaient pourtant tout quitter pour vivre dans cet havre d’abondance et se retrouvèrent coincés dans ce qui allait être un cauchemar.
Ce calvaire dura 2 ans, et beaucoup d’hommes y perdirent la vie. Passées ces deux années, les travailleurs restants, épuisés et à bout de nerfs, se soulevèrent contre leurs despotes. Francisco et Carlos, craignant pour leur vie, s’enfuirent avec leur butin. Sans personne à la tête de Black Rock, un climat encore plus violent s’installa. À partir de ce moment, la loi du chacun pour soi régna.
De nombreux hommes furent blessés, d’autres, ne ressortirent jamais de la mine. Les hommes la dépouillèrent de ses ressources, et quittèrent ce lieu à présent vide qui les avait épuisés durant deux longues années. Les derniers travailleurs firent exploser l’entrée des galeries afin que plus personne ne puisse pénéter dans cet endroit qu’ils considéraient comme maudit. Pour eux, la Mine réveillait la part la plus sombre de ceux qui y mettaient les pieds.
La mine resta abandonnée jusqu’en 1919, époque de la prohibition. Les galeries de Black Rock étaient idéales afin de cacher les bouteilles d’alcool dont la vente était devenue illégale. Un dénommé Sergent Nichols, fit une halte avec ses camarades à Black Rock tandis qu’ils étaient à la recherche de contrebandiers. Cette mine ne lui était pas inconnue. Il en avait déjà entendu parler et se souvenait que cette mine était autrefois riche en or et diamants.
Selon les dires des habitants du village voisin, toutes ses ressources auraient été pillées. Mais, Nichols n’en était pas convaincu. Et si cela était faux ? Alors que les membres de son unité dormaient, Nichols parti en expédition en plein cœur de la mine. Il lui fallu plusieurs heures pour se créer un chemin qui lui permettait à peine de ramper à l’intérieur. Mais quelque chose au fond de lui disait que la mine recelait encore de riches ressources et que l’effort en valait la peine. Il s’enfonça dans des chemins très étroits puis il le vit, à portée de main. Un caillou luisant à la lumière de sa torche. C’était une pierre précieuse de la taille de son poing. Suite à sa découverte, il retourna au campement, en rêvassant des lingots d’or qu’il amasserait prochainement.
– « Ça va Nichols ? Qu’est-ce que tu faisais ? » Demanda l’un de ses camarades.
– « Rien, répondit-il. Je ne trouvais simplement pas le sommeil ».
Une fois la prohibition terminée, Nichols mit à exécution son plan. Il partit habiter la bourgade la plus proche de Black Rock, puis parvint à se faire embaucher comme shérif. Il trouva les ressources nécessaire auprès d’une organisation secrète appelée Éclipse pour relancer l’activité de la mine. Mais cette fois, il ne voulut pas réitérer les erreurs du passée et resterait seul maître des lieux. Les travailleurs, achetés aux prisons mexicaine voisines, n’auraient alors aucun droit et serait réduit à l’esclavage dans le plus grand secret.
Ainsi, il comptait obtenir la fortune qui était due à sa famille : à la mémoire de son ancêtre mort dans les galeries de Black Rock sous le régime de Coronado.
Et c’est en famille que ce business continua jusqu’à nos jours, de père en fils, les Nichols sont les shérifs de la région et tiennent la mine d’une main de fer.