Dossier n°1870 Rencontre avec le Gardien de Blue Castle
Enquête réalisée par l’Agent Kate
Nous ne pouvons pas dire que les premiers jours de la vie du gardien aient été joyeux. Sa mère, n’ayant ni les moyens, ni l’envie de s’occuper de l’enfant, l’a abandonné quelques jours après sa naissance. C’est un soir de tempête que le nourrisson a été retrouvé allongé sur le toit d’une voiture. Celui que nous appellerons C, trafiquant du quartier, a ainsi entendu le bébé pleurer alors qu’il s’adonnait à son commerce. Bien malin, celui-ci eu l’idée de vendre l’enfant à une famille désireuse d’aggrandir son foyer.
Quelques mois plus tard, celui qui deviendra le terrible gardien de Blue Castle, a donc été accueilli dans une nouvelle famille. Son enfance est heureuse, auprès de ses parents adoptifs et de son demi-frère Jean-Christophe. Cette période est, pour lui, un mélange de rires et de Patrick Sebastien : l’idole de ses parents. La gardien était un enfant heureux et apprécié par les autres, malgré son côté parfois étrange. En effet, celui-ci avait de drôles de lubies. Il était par exemple tyrosémiophile, autrement dit, grand collectionneur d’étiquettes de fromage.
Un beau jour, vers l’âge de 8 ans, le futur garde et son demi-frère ont décidé de faire une dégustation de nourriture à l’aveugle. Bandeau sur les yeux, les garçons devaient deviner quel était l’aliment qu’ils venaient de déguster. Le demi-frère du gardien avait décidé de lui faire goûter un morceau de bâton de surimi.
Après une première bouchée, le garde était perplexe quant au goût de l’aliment. Sans prévenir, il a décidé de goûter l’aliment à nouveau. Malheur. Au lieu de croquer le bâton de surimi, le garde a croqué le doigt de son demi-frère, lui arrachant une phalange au passage.
La première pensée du garde à cet instant était : « Oh, ça n’a pas le même goût, mais c’est vraiment délicieux. Et cette sauce au goût cuivrée… Miam ! ». Il a ensuite été sorti de ses pensées en entendant les hurlements de son frère. Mais une chose était sûre pour lui : il regoûterai ce délicieux plat.
Ses parents ayant conclu que c’était un simple accident, le garde n’a pas été puni et sa vie à pu continuer normalement. Cependant, en croquant le doigt de son frère, une petite voix dans sa tête s’était réveillée. L’envie de goûter à nouveau de la chair humaine se faisait de plus en plus insistante. Une nuit, il céda à ces petites voix et s’attaqua à son frère. Quel plaisir de retrouver ce goût unique ! Bien sûr, cela n’a pas plu à ses parents, qui voulaient sans attendre le faire interner. Alors, le garde s’est défendu.
Aujourd’hui, il ne reste que quelques morceaux de sa famille, qu’il sort pour les grandes occasions en écoutant du Patrick Sebastien.